Alors que la guerre se poursuit, les cryptomonnaies apportent un nouveau souffle aux populations démunies en Ukraine et en Russie, c’est également le cas en Afghanistan.
Juste avant le conflit, l’Ukraine avait déjà légalisé les cryptomonnaies et nous avions eu un revirement de la politique gouvernementale Russe en faveur de Bitcoin et des cryptomonnaies pour des raisons géopolitiques vraisemblablement en savoir plus.
Depuis le début de l’invasion de la Russie en Ukraine, les sanctions économiques des États-Unis, de l’Union Européenne et d’autres pays ont paralysé l’économie des deux camps.
Un grand nombre de personnes se retrouvent aujourd’hui prit dans un conflit d’envergure qu’ils n’ont pas pu anticiper. Visa, Revolut, Mastercard et PayPal, ont suspendu leurs services. De grandes enseignes comme Zara ou Macdonald ont fermé en Russie et il est à ce jour difficile de trouver dans ce dernier, des produits de la grande consommation provenant de l’étranger.
Dans cette paralysie économique, la cryptomonnaie à su s’imposer comme un moyen alternatif aux échanges et constituer un outil de soutien à la population Ukrainienne.
Avec la crise Russo-Ukrainienne, les monnaies nationales ont perdu en valeur et les citoyens des deux pays subissent de pleins fouets les conséquences de ce conflit.
Alors qu’un certain nombre de banques russes ont été exclus du réseau SWIFT et que les Ukrainiens ont vu leur capacité de retraits plafonnés, que les géants du paiement, Mastercard et Visa ont suspendu leurs services en Russie. Le réseau Bitcoin se révèle être une alternative aux systèmes de paiement, aux échanges de valeurs et une réserve de valeur.
En Ukraine, le gouvernement et les organisations de soutien contre l’invasion russe ont récolté plus de 52 millions de dollars en cryptomonnaies dont près des 3/4 proviennent du Bitcoin et de l’Ether, selon le magazine Forbes.
En Russie, le volume des échanges pair à pair sur le réseau Bitcoin a été multiplié par trois, selon Elliptic, suite à la dévaluation du Rouble et aux sanctions économiques que subit le pays, comme nous pouvoir le voir sur le graphique ci-dessous.
En Afghanistan, la cryptomonnaie permet aux femmes de garder la tête hors de l’eau et de s’extraire du régime autoritaire.
Avant de voir ce point en détail, revenons sur l’historique du conflit qui a opposé les talibans aux forces Afghanes.
On retrouve les prémisses de la guerre Afghane en 1979, lorsque l’URSS envahit l’Afghanistan. Des groupes armés afghans ont lancé le djihad (“guerre sainte”) contre les occupants soviétiques à la suite de leur coup d’État mené par le parti communiste.
En 1989, les Soviétiques se sont retirés de l’Afghanistan – pour le laisser en proie à des guerres civiles entre différents groupuscules, dont les combattants talibans, composés en grande partie d’anciens élèves d’écoles coraniques, qui se sont emparés de Kaboul en 1996 et y ont établi un émirat islamique dont l’idéologie, basée sur les coutumes pachtounes, est le salafisme.
En octobre 2001, George W. Bush, président des États-Unis à ce moment-là, lance une opération militaire en Afghanistan, avec le soutien de plusieurs pays et organisations internationales, pour lutter contre le régime d’Al-Qaïda et des talibans après les attentats du 11 septembre 2001. Les attentats suicides se multiplient et s’intensifient à partir de 2005 dans le pays. En 2009, Barack Obama, renforce les troupes américaines armées et en 2011, Oussama Ben Landen est tué dans une zone talibane au Pakistan par un groupe de commando américain.
En 2015, commence une autre mission destinée à assister et à former les groupes armés afghans jusqu’en 2020, lorsque des négociations sont menées et un accord de paix est trouvé. Les groupes talibans s’engagent à ne plus financer des groupes terroristes qui menaceraient la sécurité des États-Unis et ces alliés et à entamer des discussions pour un accord de paix avec les forces Afghane en contrepartie du retrait des forces américaines.
Néanmoins, des mouvements successifs contre les forces afghanes ont conduit au contrôle total du pays par les talibans avec à sa tête le chef Haibatullah Akhundzada.
Ce nouvel ordre établit à aggraver la situation économique du pays qui était déjà très précaire. En effet, avant la prise du pays par les talibans, le pays dépendait énormément de l’aide humanitaire du fait des 25 ans de guerre. Selon l’ONU, près de 23 millions d’habitants seraient menacés par la famine, soit 55% de la population. Cette situation alarmante oblige les banques à plafonner les retraits à 200 dollars par semaine pour éviter un effondrement économique, or, l’inflation explose, entrant une hausse importante des produits de première nécessité.
Par ailleurs, les femmes sont les premières victimes des nouvelles politiques de restriction des libertés mises en place. Elles sont progressivement écartées de la vie politique et sociale et ont perdu leur indépendance selon l‘ONU. Un grand nombre d’entre elles sont parties, mais pour celles qui sont restées la vie s’avère très difficile.
Code To Inspire, une ONG américaine, dont la fondatrice est elle-même afghane vient en aide à ces étudiantes en leur donnant, depuis septembre, 200 dollars par mois en cryptomonnaies, soit l’équivalent de 180 euros.
À l’origine fondée pour enseigner la programmation informatique aux femmes de Herat, une province située à l’ouest de l’Afghanistan, l’ONG aide désormais directement ses étudiantes. Code To Inspire a préféré privilégier l’envoie de “BUSD”, le stablecoin de Binance à parité égale avec le dollar plutôt que la Bitcoin, pour éviter une perte de valeur inopinée à court terme. Les élèves peuvent ainsi récupérer la somme reçue dans des bureaux de change en afghanis pour effectuer leurs achats de la vie courante (source).
Un signal fort qui montre, encore une fois, les potentialités des crypto en tant qu’échange et transfert de valeur dans un moment où les établissements bancaires et les monnaies traditionnelles ne peuvent plus jouer ce rôle efficacement. Soulignons tout de même que l’utilisation des cryptomonnaies n’est pas sans risque dans une situation de conflit.