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L’autoproclamé Satoshi, Craig Wright perd son procès contre Hodlnaut en Norvège

by Moussa Coulibaly

Magnus Granath, connu sur Twitter sous le nom de “Hodlonaut“, a remporté jeudi un procès contre Craig Wright, suite à l’affaire des fausses déclarations de ce dernier comme étant Satoshi Nakamoto.

”Je suis Satoshi Nakamoto, l’inventeur de Bitcoin”

En 2015, deux études distinctes de Wired et Gizmodo ont soulevé l’hypothèse que Wright puisse être le créateur de Bitcoin. Cependant, des enquêtes de Wired ont soulevé des inquiétudes quant au fait que Wright était engagé dans un canular élaboré. La communauté demande alors des signatures cryptographiques comme preuve. 

Le 2 mai 2016, Craig Wright s’est officiellement proclamé le créateur du Bitcoin. Il poste une pièce mystérieuse avec des signatures sur son blog personnel. La communauté interprète les signatures comme des preuves tant attendues, qui sont ensuite révélées rapidement comme étant fausses. La soi-disant signature d’un texte de Sartre s’avère être celle d’une des premières transactions Bitcoin, réalisée par Satoshi Nakamoto et librement accessible depuis des années.

À ce jour, Craig Wright n’a jamais fourni la preuve qu’il avait annoncée, à savoir qu’il détient les clés privées de Satoshi Nakamoto. Ces clés permettent de vérifier qu’il est bien le détenteur de 1 million 125 150 bitcoins détenus encore par le fondateur de la cryptomonnaie.

Affaires juridiques : le procès d’Oslo

Engagé dans de nombreuses actions en justice, contre des personnalités du monde de la cryptographie telles que Vitalik Buterin, Roger Ver, Changpeng Zhao pour diffamation, Craig Wright finit par céder.

Mais en juin 2019 Wright a intenté de nouveau une action en diffamation contre un utilisateur de Twitter sous le pseudonyme de ¨hodlonaut¨. Craig Wright veut alors porter plainte contre l’utilisateur hodlonaut et offre 5.000 dollars américains à la personne arrivant à trouver ses coordonnées personnelles. En réponse, de nombreuses personnes de la communauté Bitcoin sur Twitter se renomment Hodlonaut, en signe de soutien.

Dans un effort pour empêcher Wright d’user de la loi anglaise sur la diffamation, pour laquelle les règles sont extrêmement favorables au plaignant et les dommages et intérêts peuvent être assez élevés, Granath va intenter une action en justice contre Wright en Norvège.

L’affaire tourne autour d’une série de tweets que Granath a envoyés en mars 2019 dans lesquels il a qualifié Wright de ” fraude” et d’ “escroc” en raison de son supposé mensonge au moment des faits. Granath a demandé que le tribunal norvégien déclare nulle la demande de dommages et intérêts concernant les tweets de Whight, protégés par la liberté d’expression.

Après une audience d’un mois à Oslo en septembre 2022, la juge du tribunal de district Helen Engebrigtsen a statué en faveur de Granath, l’exonérant de toutes les demandes d’indemnisation et le tenant non responsable des dommages causés sur Twitter.

De plus, Wright a été mandaté pour payer les frais juridiques de Granath d’un montant de 383.000 dollars.

“Granath avait des raisons factuelles, adéquates, pour affirmer que Wright avait induit en erreur et triché dans ses efforts pour montrer qu’il était Satoshi Nakamoto”, a noté la juge Helen Engebrigtsen dans sa décision.

En réponse à la décision du juge norvégien, Granath a tweeté :

“J’ai gagné. Bienvenue dans la loi “

Une triste référence désormais célèbre de Wright à ” bienvenue dans la loi” contre Hodlonaut et plusieurs autres personnes en 2019 après avoir intenté de nombreuses poursuites en diffamation.

Hodlonaut semble a été soutenu par un large public. Un site Web nommé DefendingBTC ayant un lien menant vers une page de contribution montre que plus de 2.700 personnes ont contribué aux factures de défense juridique de ce dernier à hauteur de plus de 71 Bitcoins et 74 000 de dollars.

Des preuves infondées

Dans ses actions en justice passées et récentes (une affaire de diffamation qu’il a intentée contre le podcaster Peter McCormack au Royaume-Uni), le manque de preuve de Wright concernant sa supposée identité sous le nom de Satoshi a été problématique.

Ainsi la preuve présentée par l’avocat de Wright, selon le juge Engebrigtsen, était insuffisante pour modifier la conclusion dominante du tribunal selon laquelle Craig Wright n’est pas Satoshi Nakamoto.

Selon des chercheurs médico-légaux embauchés par Granath, les documents publiés par Wright et sur lesquels il s’appuyait pour montrer qu’il était le créateur du “livre blanc” (ou white paper) Bitcoin incluaient des incohérences comme l’utilisation de polices de caractères, non accessibles à l’époque.

Le mystère Satoshi Nakamoto demeure toujours une énigme insoluble. De nombreuses recherches participatives ont mené à des pistes vers les personnes ayant collaborés avec le créateur de Bitcoin. Mais non vers la ou les personnes connues sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto, du moins, pas pour l’instant.

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